Vidéo de Ponny Gouttegata.
Cette vidéo est une réponse à une incitation sur l'alphabet imaginaire.
Voici le commentaire qu'en fait son auteur :
Ce
langage emprunte sa structure au premier syllabaire japonais,
l’hiragana. Chacune des syllabes interprétées est traduite dans un
langage humainement compréhensible, une sorte de traduction
latine proche du Rōmaji japonais. La vidéo se présente sous forme de cartons noirs annonçant les différentes parties et montrant une traduction des sons entendus.
latine proche du Rōmaji japonais. La vidéo se présente sous forme de cartons noirs annonçant les différentes parties et montrant une traduction des sons entendus.
L’hiragana est constitué de différents signes correspondant à une syllabe, il peut s’agir d’une
voyelle seule ou bien d’une consonne suivie d’une voyelle. Ici, ce syllabaire se compose uniquement de consonnes suivies de voyelles, par ailleurs, aucun signe n’est associé aux syllabes, les machines ignorant l’écriture bien moins efficace qu’un transfert de données.
voyelle seule ou bien d’une consonne suivie d’une voyelle. Ici, ce syllabaire se compose uniquement de consonnes suivies de voyelles, par ailleurs, aucun signe n’est associé aux syllabes, les machines ignorant l’écriture bien moins efficace qu’un transfert de données.
Cette langue possède certaines particularités comme des points qui expriment le ton d’une phrase, un
ajout à la langue française qui a été proposé par Hervé Bazin en 1966.
ajout à la langue française qui a été proposé par Hervé Bazin en 1966.
Ces
points démontrent les états d’âme et les questionnements des machines
et servent le propos principal de l’oeuvre : supposer l’Humanité, la
conscience et l’intelligence autonome des machines.
A
noter qu’il n’existe pas de point d’interrogation, les machines ayant
accès à toutes les informations, elles n’ont pas à se poser de
questions. Leurs seules interrogations sont sur le ressenti, les
émotions et leurs similitudes avec les humains. Par la suite, sont
proposés plusieurs exemples de phrases, chacun des exemples amène le
spectateur à se poser des questions sur les questionnements que portent
les machines.
Ce
premier exemple pose la question de l’altérité et du ressentiment des
machines envers autrui. Qui est cet autrui, est ce l’humain ou d’autres
machines ? Des groupes se forment-ils ? Si oui, sur quels critères
sociaux ? Les machines peuvent-elles avoir des intentions belliqueuses
?
D’autres
exemples comme « Nous sommes connectés. » ou « Je t’aime » posent la
question de la conscience machine, de la capacité des machines à
communiquer sur leurs sentiments, le dernier
exemple « Tu es conscient » s’accompagne d’un point anxieux amenant même à imaginer les machines réfléchir les dangers de leur condition.
exemple « Tu es conscient » s’accompagne d’un point anxieux amenant même à imaginer les machines réfléchir les dangers de leur condition.
En
cela cette oeuvre dans sa démarche s’approche du travail de Erik
Desmazières sur l’alphabet imaginaire ou de Tolkien avec le tengwar ou
de Stephen Crane avec l’aurebesh de Star Wars. Tous ces alphabets et ces
langues ont pour but de donner de la crédibilité à un univers. Pour
Desmazières cela permet une immersion en plus dans la Bibliothèque de
Babel et amène un questionnement sur la langue antérieure, commune à
l’Humanité qui est citée dans la Bible. Pour Tolkien ou Crane c’est un
moyen de suspendre l’incrédulité du spectateur, de forger une diégèse
solide. Ici, l’objectif est double, on est plongé dans un univers où
l’hypothèse d’une conscience artificielle offerte aux machines est
validée. Et ce langage offre un questionnement sur les états d’âme des
machines, dans une démarche assez proche de Isaac Asimov avec L’Homme
Bicentenaire ou Le Robot qui rêvait qui nous questionne sur la
possibilité d’un art robotique ou d’un subconscient.
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